Comme tout phénomène nouveau et technologiquement élaboré, l’Intelligence artificielle (IA) suscite fascination et inquiétude. Des questions évidentes se posent : est-ce que les robots vont remplacer l’homme ? Peut-on automatiser toutes les tâches ? Quels sont les impacts sur nos métiers ? Vais-je perdre mon travail ? Face à ces incertitudes, il est essentiel de garder la tête froide. Certes, l’IA va inévitablement bouleverser de nombreux métiers, mais plutôt que de céder à la panique, examinons les effets de l’IA sur le travail et les conséquences pour les entreprises et les travailleurs. Découvrons comment la mutation des métiers et l’apport d’une réglementation adaptée sont essentiels pour relever le défi et permettre aux travailleurs de ne pas subir, mais de profiter des avancées de l’IA.
Pourquoi l’IA va transformer nos métiers
Tous les secteurs d’activité sont touchés à des degrés divers. Une étude récente de la banque d’investissement Goldman Sachs estime que 25 % des emplois actuels aux États-Unis et en Europe pourraient être remplacés par l’IA, soit plus de 300 millions de personnes confrontées à une perte d’emploi ! Les secteurs les plus exposés à cette mutation inéluctable incluent la finance, la communication, la relation client, les assurances, la santé, l’éducation et les ressources humaines. Cependant, au-delà de cette transformation, le réel danger réside dans l’immobilisme, que ce soit du côté des entreprises ou des travailleurs. Une inaction face à cette révolution technologique pourrait être synonyme de perturbation professionnelle. Il est impératif d’adopter une approche stratégique pour favoriser une utilisation saine et efficace des IA. Ceci passe par des mutations dans les organisations et les formations combinées à la mise en place de règles rigoureuses.
Des impacts positifs et négatifs
L’IA présente de nombreux avantages comme celui de remplacer les humains dans des tâches difficiles et répétitives, par exemple : la main-d’œuvre en usine ou la cueillette dans les vergers. Les systèmes sophistiqués de relations clientèle protègent également les employés des réactions négatives des clients. Avec l’avènement des véhicules autonomes, les conducteurs de transports en commun pourraient être remplacés par des IA. En tirant parti de l’IA, les travailleurs pourraient donc améliorer leur qualité de vie en transformant leurs conditions de travail, tandis que les entreprises bénéficieraient de gains de productivité accrus. Cependant, il est légitime de craindre une précarité accrue pour les travailleurs vulnérables, tels que les livreurs à domicile, constamment surveillés par des systèmes de localisation. Ainsi, qu’ils soient positifs ou négatifs, deux enjeux cruciaux se présentent : la transformation des métiers et la mise en place d’un cadre réglementaire solide.
L’importance d’un cadre réglementaire
L’IA est une avancée technologique innovante que rien ne semble pouvoir arrêter, elle est de plus en plus autonome (machine learning) tout en étant très imprévisible. Afin d’éviter des dérives et de garantir le respect des droits fondamentaux, il est essentiel d’établir un cadre de règles harmonisées, voire universelles. Le Parlement européen, pionnier en la matière au niveau mondial, aspire à une réglementation commune assurant que les systèmes d’IA utilisés dans l’UE soient sûrs, transparents, traçables, non discriminatoires et respectueux de l’environnement. La législation sur l’IA se base sur la notion de risque, avec des règles distinctes en fonction de ces derniers.
- Au niveau le plus élémentaire, l’utilisateur doit être informé de son interaction avec une IA, et décide en toute conscience de poursuivre son utilisation. Cela concerne notamment les systèmes générant des contenus écrits, des images, des audios ou des vidéos.
- Les risques élevés sont associés à des systèmes spécifiques (gestion de données client, applications éducatives, forces de l’ordre) et aux produits utilisant l’IA, tels que les véhicules automatisés, les dispositifs médicaux ou même les jouets.
- Enfin, les risques inacceptables concernent les systèmes mettant en péril les droits fondamentaux des citoyens, comme l’utilisation de la reconnaissance faciale ou la manipulation cognitive et comportementale dans des domaines tels que le marketing financier, voire la manipulation de masse.
Vers une mutation des métiers
La révolution induite par l’Intelligence artificielle ne signifie pas la disparition des métiers, mais bien leur évolution. Si l’IA se charge d’éliminer certaines tâches, le cœur même des professions demeure inchangé. Le véritable défi qui se présente à toutes les entreprises, quels que soient leurs secteurs, réside dans la capacité à anticiper les impacts de l’IA pour ajuster leur organisation et former leurs employés. Les travailleurs doivent apprendre à être complémentaires de l’IA plutôt que d’en être les victimes. Pour y parvenir, la clé réside dans la formation, que ce soit à la compréhension de l’IA, à son utilisation pratique, ou à la connaissance de la réglementation qui l’encadre. Le développement de compétences permettra aux travailleurs de comprendre et de maîtriser ces outils, il favorisera aussi l’émergence de talents pour créer de nouvelles IA.
